
Il fallait oser
Interview de Gil Taïeb
Président fondateur du Festival Onze Bouge (Mai 2023)
Pourquoi avoir choisi le 11e arrondissement pour créer le festival Onze Bouge ?
Je suis un enfant du 11e.
Toute ma vie, je l’ai passée dans ce merveilleux arrondissement. Cet arrondissement de la mixité sociale, de la mixité des origines. Un arrondissement où les gens ont envie de se rencontrer, où la scène peut jaillir partout. C’est un Paris village au milieu de Paris la grande.
Comment est né ce festival ?
Le festival est né sur une idée, celle d’échanger, de partager et surtout d’offrir aux artistes leur rêve.
Pour un artiste, c’est beaucoup plus facile lorsqu’il crée un spectacle de trouver un endroit en province pour se produire. À Paris, Il faut être déjà connu pour trouver une salle.
Comme le disaient Michel Jonasz et Pascal Legitimus, les parrains d’Onze Bouge, « les artistes ont besoin d’une seule chose : rencontrer le public ».
Notre festival, c’est donner la possibilité de cette rencontre à Paris !
Onze Bouge a fait entrer les arts de la rue à Paris, ce n’était pas simple ?
C’est vrai. À Paris, bloquer des rues, bloquer des axes, c’est très compliqué. Et je veux rendre hommage à notre directrice artistique Caroline Loire. C’est elle qui a fait en sorte que cela devienne possible, avec mon soutien et notre force de conviction ! Jusque là, les arts de la rue, c’était à Chalon…
Il fallait oser. On a osé et aujourd’hui, les compagnies d’arts de la rue du monde entier demandent à être programmées à Onze Bouge. C’est une immense fierté !
Mais rien n’aurait été possible sans le soutien, depuis le premier jour, de la Mairie du 11e arrondissement, de la Mairie de Paris et de la Région Île de France et d’une super équipe !
Gil Taïeb nous a quittés le 15 avril 2024.
Près de 30 années de bonheur à ses côtés. De 1996 à 2024, il a toujours su insuffler une énergie, un altruisme, une humanité et un sourire qui faisaient tomber toutes les barrières et reculer tous les obstacles.
Comme l’a rappelé le maire du 11e arrondissement, Gil aimait se mettre du côté de la régie pour voir briller les yeux des spectateurs éblouis.
Aujourd’hui, Onze Bouge toujours, en pensant à lui.
Toute l’équipe du festival